Le blues du frigo plein
Cri du coeur de Mongran, ce matin :
- Ah! ça fait du bien! Merci maman…
Je m'interroge, entrant dans la cuisine : qu'a-t-il remarqué? La nouvelle horloge de la cuisine, cadeau de Namour? Le joli bouquet sur la table? La baguette fraîche et les croissants pour le petit déjeuner?
- t'as rempli le frigo, c'est cool!
C'était donc ça…Je m'assois pour digérer. Moi qui m'applique à conserver un réfrigérateur à peu près désert toute la semaine, qui déploie une énergie folle à ne pas faire le plein du samedi matin (ce qui suppose plein de petites courses et donc deux fois plus de temps passé en caisse), qui refuse les commandes par internet par esprit d'économie familiale (et puis choisir ses carottes en numérique, quel ennui!), qui adore me creuser la tête chaque jour pour trouver de quoi cuisiner avec trois fois rien (ça s'appelle l'art d'accommoder les restes, c'est très tendance et bien plus rigolo que les menus préparés à l'avance), moi qui, enfin, lutte au quotidien contre la consommation de masse et tente de faire passer cette envie à ma progéniture, voici donc tous mes efforts réduits à néant. Toute une éducation de plusieurs années, balayée d'une ouverture de porte de frigo : Mongran aime que ça déborde de victuailles.
- Ben oui, quoi, c'est rassurant, m'explique-t-il, sinon on a l'impression d'être pauvres, dans cette maison, ya jamais rien à grignoter!
Ah ben voilà! Merci les pubs et les copains, merci Mac Do, Mongran rêve de yaourts au chocolat enrichis en vitamines B, de plats tout préparés, et de goûters mousseux à mettre au frais.
- T'as pensé aux céréales?
Non, j'ai pas pensé aux céréales. Je déteste acheter des céréales. Les paquets prennent toute la place dans mon caddy, encombrent les tiroirs, et sont avalés en deux jours.
- C'est pas grave, me rassure-t-il, souriant. De toute façon je vais déjeuner chez Marie, sa mère vide son congélateur, y aura des nuggets et des frites. Tu peux me filer deux euros pour acheter du coca?
On peut pas lutter avec les mères parfaites.
- Ah! ça fait du bien! Merci maman…
Je m'interroge, entrant dans la cuisine : qu'a-t-il remarqué? La nouvelle horloge de la cuisine, cadeau de Namour? Le joli bouquet sur la table? La baguette fraîche et les croissants pour le petit déjeuner?
- t'as rempli le frigo, c'est cool!
C'était donc ça…Je m'assois pour digérer. Moi qui m'applique à conserver un réfrigérateur à peu près désert toute la semaine, qui déploie une énergie folle à ne pas faire le plein du samedi matin (ce qui suppose plein de petites courses et donc deux fois plus de temps passé en caisse), qui refuse les commandes par internet par esprit d'économie familiale (et puis choisir ses carottes en numérique, quel ennui!), qui adore me creuser la tête chaque jour pour trouver de quoi cuisiner avec trois fois rien (ça s'appelle l'art d'accommoder les restes, c'est très tendance et bien plus rigolo que les menus préparés à l'avance), moi qui, enfin, lutte au quotidien contre la consommation de masse et tente de faire passer cette envie à ma progéniture, voici donc tous mes efforts réduits à néant. Toute une éducation de plusieurs années, balayée d'une ouverture de porte de frigo : Mongran aime que ça déborde de victuailles.
- Ben oui, quoi, c'est rassurant, m'explique-t-il, sinon on a l'impression d'être pauvres, dans cette maison, ya jamais rien à grignoter!
Ah ben voilà! Merci les pubs et les copains, merci Mac Do, Mongran rêve de yaourts au chocolat enrichis en vitamines B, de plats tout préparés, et de goûters mousseux à mettre au frais.
- T'as pensé aux céréales?
Non, j'ai pas pensé aux céréales. Je déteste acheter des céréales. Les paquets prennent toute la place dans mon caddy, encombrent les tiroirs, et sont avalés en deux jours.
- C'est pas grave, me rassure-t-il, souriant. De toute façon je vais déjeuner chez Marie, sa mère vide son congélateur, y aura des nuggets et des frites. Tu peux me filer deux euros pour acheter du coca?
On peut pas lutter avec les mères parfaites.